Rythme et cinéma
Du film à la machine-cinéma, le rythme caractérise bien des éléments de la représentation cinématographique. L’événement filmé par le ou la cinéaste, déjà, est emprunt de rythme : la vitesse de déplacement des personnages, leur débit de parole, la rapidité de leurs actions… Le ou la cinéaste, par ses choix de mise en scène, dirige l'événement et en dicte le tempo. Puis, il existe un rythme extérieur à l’événement filmé, défini par les moyens d’expression du film. Parmi eux, le montage filmique opère un rythme à part entière dans sa fonction d’alterner successivement plusieurs plans dans le temps. Depuis ces dernières décennies, le rythme du montage s’est accéléré : la durée de chaque plan s’est réduite et leur alternance est devenue, en conséquence, plus rapide. Les mouvements de caméra, eux, par leur vitesse plus ou moins élevée, confèrent également à la représentation une certaine dynamique.
Mais il existe aussi, à un niveau plus profond de la représentation cinématographique, un rythme fondamental et indispensable : celui du défilement des photogrammes, utile à créer l’illusion de mouvement des images animées. La vitesse de défilement des photogrammes a varié à travers les décennies : le cinématographe Lumière proposait une cadence d’enregistrement de 16 images par secondes tandis que les expérimentations actuelles dépassent parfois plusieurs centaines d’images par secondes. Ainsi, le rythme au cinéma repose sur un ensemble d’éléments aussi divers que la direction d’acteur, le montage, les mouvements de caméra, le défilement des photogrammes… Chacun est générateur de rythme à sa manière et construit notre expérience du film.